🏎️ Fast & Furious nous a fait aimer les voitures (mais pas les Tesla)
« Une route c’est le meilleur endroit pour réfléchir, te rappeler d’où tu viens, savoir où tu vas. » ou la profondeur des répliques de Dom Toretto.
Comment suis-je tombée dans cette effervescence motorisée à l’odeur d’essence ? Aucun souvenir.
A tout les coups, même si vous n’avez jamais mis les mains dans le cambouis ou que poser les mains sur un volant vous donne des sueurs froides, vous savez ce qu’est Fast & Furious. Du moins, vous en avez une vague idée.
Peut-être que vous pensez à Vin Diesel qui incarne physiquement la saga depuis le début et qui est passé d’acteur à producteur pour lui donner la direction qu’on lui connait aujourd’hui, à la manière d’un Tom Cruise qui a façonné Mission Impossible.
Mais avant qu’on se lance dans une furieuse newsletter, j’ai envie de revenir à la notion de “pop culture” qui fait la ligne éditoriale de Newsletter is coming.
Cher·es lecteur·ices, bonne lecture de cette 13e édition 😽
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La pop culture n’est pas la culture populaire
Ce qui fait que quelque chose devient une référence culturelle de masse tient justement à sa popularité, mais pas seulement ! Sinon, je ne crois pas que Fast & Furious en ferait partie… Même si le premier film était plutôt underground, plus proche d’une culture par le peuple et pour le peuple donc, c’est bien loin d’être le cas une vingtaine d’années plus tard.
Le truc, c’est que la popularité d’un élément culturel découle d’un jeu capitaliste bien huilé, entre production industrielle et stratégie marketing. Bien sûr, depuis Internet, la pop culture peut devenir une tendance, voire influencer carrément les modes de vie à travers le monde jusqu’à intégrer le quotidien des gens en surgissant de manière impromptue dans la playlist de votre soirée d’anniversaire ou à l’enterrement d’un ami.
Ca ne veut pas dire que Fast & Furious, par exemple, est unanimement aimé et partagé à travers le monde. La pop culture a ses groupies et ses haters, comme n’importe quel autre “produit” culturel. Néanmoins, les fans ont souvent raison.
C’est ainsi que Fast & Furious, est devenu un phénomène de pop culture encore actif aujourd’hui.
Fast & Furious en bref
Brian est un flic infiltré dans la “famille” de Dominic Torreto, à la recherche du gang qui revend des lecteurs DVD volés sans jamais se faire prendre. Il compte bien coincer les responsables, jusqu’à ce qu’il tombe amoureux…
Ca c’est ma vision résumée du premier opus. Une sorte de film d’action policier à l’enjeu léger de prime abord, dont l’enquête laisse finalement place à la bromance parfaitement saisie par Clara et Flore dans le podcast RomComment ?
C’est très inspiré du Point Break de Kathryn Bigelow (1991) où le flic infiltre un groupe de surfeurs (et non pas de drivers) qui s’avèrent être des braqueurs de banque hors paire. Si Brian a la même naïveté qu’Utah (joué par Keanu Reeves), le film n’a pas la même maîtrise.
Fast & Furious premier du nom est réalisé en 2001 par Rob Cohen, connu pour avoir scénarisé et réalisé Dragon - L'Histoire de Bruce Lee en 1993, et c’est à peu près tout…
Malgré un casting plutôt inconnu au bataillon (Vin Diesel tirera sa notoriété de Fast & Furious), ça fonctionne !
La success story de Fast & Furious
38 millions de dollars sont investis dans le budget du film qui fait un carton :
film rentable dès la première semaine
reste en moyenne 1 mois et 3 semaines dans les salles de cinéma
génère 5,4 fois le budget en recettes, soit 207 millions de dollars
53,5 millions d’entrées aux Etats-Unis, soit 23,2 millions de plus que pour Moulin Rouge de Baz Luhrmann sortie la même année, avec Nicole Kidman et Ewan McGregory
près d’1 million d’entrées en France, soit 400 mille de plus que pour The Score de Frank Oz sorti la même année avec Robert de Niro et Edward Norton.
Pourtant, dans le 2e opus, pas de Vin Diesel et dans le 3e pas de Paul Watson. Les deux têtes d’affiches, ceux qui portent les Fast & Furious refusent d’en faire partie plus longtemps. C’était mal barré !
Vin Diesel a refusé de jouer dans Fast and furious 2 en invoquant que la fin du premier film ne permettait pas à son personnage de revenir dans une nouvelle aventure. D'autres rumeurs avaient un temps annoncé que le désaccord serait d'ordre financier, le cachet ne convenant pas aux exigences de la star.
Aujourd’hui la saga compte 10 longs-métrages et 2 courts-métrages.
Entre le premier opus sorti en 2001 et le dixième sorti en 2023, il y a un monde ! Plus les films s’enchainent, plus l’action prend le pas sur le fond : baston, cascades, explosions… Mais on ne lésine pas sur l’émotion. Parce que le sujet qui tourne en boucle sur le disque de frein rayé c’est le respect et la loyauté envers sa famille de sang et de cœur. C’est LE fil conducteur sur lequel ont marché les six réalisateurs s’étant relayés pour donner vie à ces histoires.
Le plus prolifique d’entre eux est Justin Lee. Il débarque dans la saga pour réaliser la séquelle Tokyo Drift en 2006. Sans le savoir, dans ce film dont les faits se déroulent chronologiquement entre le 6 et le 7, Lee introduit un personnage récurrent (mon personnage préféré) : Han incarné par Sung Kan. Ce n’est donc ni l’histoire de Brian et de Dom, c’est un tout nouvel univers dans un Japon mafieux où le gang drift dans des parkings et sur des routes escarpées.
La presse déteste. Les gens suivent moins en salle - quand même 800 000 entrées en France et 60 millions d’entrée aux Etats-Unis (soit plus que pour le 1er). Mais il a planté la graine du changement et les suites seront des réussites financières et populaires.
Justine Lee ne cède sa place qu’en 2015 pour le célèbre 7e opus réalisé par James Wan.
Célèbre, c’est le mot :
4,5 millions d’entrées en France
près de 350 millions d’entrées au USA
budget de 190 millions de dollars (énorme comparé au premier)
recette 351 millions de dollars…
Malgré le too much des cascades qui fait de la famille Toretto des superhéros plus intouchables qu’un James Bond en voyage à l’autre bout du monde ; malgré le sexisme dégoûtant des premiers films où les nanas à peine vêtues paradent comme des récompenses sur les capots ; malgré la redite des intrigues et l’étirement sans fin d’une franchise ; malgré le virage depuis le tuning et les cascades réalistes aux voitures de courses et effets spéciaux ; Fast & Furious a infusé la culture.
Prends une bière, celle que tu veux tant que c’est une Corona.
(Dom à Brian dans Fast & Furious)
Quand on me dit “voitures dans un film”, il n’y a pas d’autre phénomène qui me vient en tête !
Fast & Furious, dans la pop culture
Si vous pensiez que la franchise Fast & Furious était morte et enterrée, vous êtes loin de la vérité.
Dans la politique
Ai-je vraiment besoin d’expliciter les choses ? Des militants anglais ont détourné Fast & Furious pour dénoncer l’extrême droite incarnée par Musk et Trump.
Dans un animé français
Quel est le rapport entre cette saga américaine et les irréductibles gaulois ? Laissez-moi vous éclairer. En mai 2025 sortait la mini série de Netflix Astérix & Obélix (encore un phénomène de pop culture à part entière tien !). Cet univers historique fictif est connu pour son humour burlesque qui se cache notamment dans les noms donnés à ses personnages. Figurez-vous qu’en visionnant cette série, j’ai découvert qu’un romain, le bras droit de Jules Cesar s’appelle Fastandfurious. Un personnage furieux, la plupart du temps et avec des gros muscles.
Dans une série sur le milieu carcéral
Il y a encore quelques jours, je regardais à nouveau toute la série Orange is The New Black, la série phénomène de Netflix débutée en 2013 et terminée en 2019. Dans un épisode de la septième et dernière (et badante) saison, j’ai relevé un dialogue qui faisait référence aux 3 opus de Fast & Furious tout en dénonçant le racisme ordinaire :
« It depend what kind of asian ? Are we talking about math nerd or Tokyo Drift ?
- Philipino. And that’s raciste.
- It’s casual racisme, not formel. Ther is a diference.
- This guy don’t look fast and furious. »Ep 9 - saison 7 / Orange is The New black
Dans un jeu vidéo
En 2015, après le succès de Fast & Furious 7 - certainement l’opus le plus retentissant de tous puisqu’il clôture l’arc narratif de Brian après la mort accidentelle, pendant le tournage, de Paul Watson -, la saga débarque dans Forza, une des licences de jeu vidéo de course les plus populaires, devant Need for Speed ! Cette collaboration intègre les voitures des films dans un jeu vidéo, de quoi ravir les fan qui peuvent enfin conduire les vraies stars de la saga.
Bref, des exemples comme ces quatre là, il y en a des tas ! Mais sachez que Fast & Furious a su développer ses propres tentacules…
Fast & Furious en dehors du cinéma
Entre 2019 et 2021, Netflix a diffusé Les Espions dans la course une série animée américaine produite par DreamWorksTv. Elle introduit de tous nouveaux personnages pourtant liés à l’univers initial par un lien familial avec le protagoniste Dominic Toretto. D’ailleurs, Vin Diesel y donne de la voix (en plus d’être un des producteurs).
Tony Toretto, jeune cousin de Dominic Toretto, est recruté par une agence gouvernementale. Avec ses amis, il est chargé d'infiltrer une organisation de courses d'élites servant de façade à une organisation criminelle, SH1FT3R.
Mais avant de surfer sur la tendance des jeunes à passer plus de temps sur des écran qu’en pleine nature, Fast & Furious avait tenté de se faire une place dans le monde du jeu vidéo.
Le tout premier est sorti en 2007 sur PlayStation 2 et PSP, sous le nom de The Fast and The Furious dont voici une partie du gameplay (j’ai l’impression que c’était trop facile…).
Puis, pas mal de jeux sont sortis sur nos smartphones. Jusqu’à la sortie de Fast and Furious: Showdown sur la nouvelle génération de consoles (PS3, XBOX 360 et Wii). La première “mission” consiste à incarner la bande de méchant du 6e film pour dégommer des voitures de flic avec notre formule 1 militaire tout en utilisant du nos à tout bout de champ.
Enfin, sur l’avant dernière génération de console (PS4, XBOX one) est sorti Fast & Furious Crossroads dont voici le trailer qui claque. On y incarne Dom et Letty, deux personnages clés de la saga, dans de nouvelles aventures. Mais le gameplay c’est encore à chier, et il faut toujours dégommer des bagnoles à une vitesse folle qui fait mal au yeux…
Dommage, parce que j’ai connu une licence de jeux de course de rue illégale bien plus divertissante : Need for Speed. Mais passons !
Fast & Furious, suite et fin ?
Fast and Furious X sorti en 2023 est censé être la première partie d’un double opus de conclusion, comme l’a récemment fait Mission Impossible dont la seconde partie de son final est sortie la semaine dernière.
Le onzième film a été annoncé pour fin 2026, mais il semblerait que le projet rencontre quelques problèmes de production. En fait, entre le 10 et 11 aurait dû sortir un spin-off sur le personnage de Hobbs - campé par Le Rock - et son rival Reyes. Sauf que ce spin-off n’a pas encore été tourné.
On pourrait revenir sur bien des choses à propos de Fast & Furious : les thèmes sous-jacent, le développement des personnages (et ceux qui sont sous-développés), les conflits financiers dissimulés…
J’aurai aussi pu vous parler de mon crush pour Letty incarnée par Michelle Rodriguez ou de ma déception quand j’ai découvert Fast & Furious X sur Netflix l’an dernier, après un excès de curiosité.
Mais si vous m’avez lue jusque là, je peux m’estimer heureuse !
Il y a aussi le spin off Hobbs and Shaw qui est sorti. Et est plutôt cool, mais le deuxième n'a jamais été tourné je crois. Merci pour cette newsletter qui cible une de mes obsessions de 2024, sur laquelle j'ai aussi fait une NL tant j'avais envie de crier au monde mon amour pour cette franchise. Pas mal hâte de voir les dingueries du 11eme opus